EQUATIONS DE LAGRANGE |
CONTENU : Mis à jour en décembre 2004, sept 2011 I ORIGINE DES EQUATIONS DE LAGRANGE |
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Traitant des perturbations
orbitales, dans un cours précédent, il a été présenté les équations de Gauss,
valables pour tout type de perturbation, dérivant ou non d'un potentiel.
Le lecteur pourra lire les
compléments pour les cas particuliers des orbites où e voisine de 0, i voisine
de 0 et e, i voisines de 0 ensemble. Les liens de révision sont ci-dessous.
| Perturbations | Equations de Gauss | Cas
particuliers | Perturbation due à J2 | Paramètres orbitaux |
I ORIGINE
DES EQUATIONS DE LAGRANGE :
1°) RAPPELS:
Les équations classiques de
mécanique générale, sous forme d'un système différentiel d'ordre 1 à 6
variables est :
2°) EQUATIONS DE GAUSS:
Rappelons qu'en hypothèse
newtonienne ou encore képlérienne, le mouvement d'un satellite ou d'une sonde
dans un champ central en 1/r conduit, au sens de la mécanique classique à 6
intégrales premières du mouvement:
Q1= a |
Demi grand axe constant |
Q2= e |
Excentricité constante |
Q3= i |
Inclinaison orbitale constante |
Q4= w |
Argument nodal du périgée constant |
Q5= W |
Longitude vernale du nœud ascendant constante |
Q6= M - nt |
Anomalie moyenne constante |
Ceci équivaut au système simple
du premier ordre: dQi/dt = 0, i = 1....6
Rappelons que ces 6
quantités se calculent à l'aide du rayon vecteur r, V, t vecteurs et temps au
point courant. C'est l'objet du cours sur les paramètres orbitaux.
Dans le cas de
perturbations réputées petites, les quantités Qi ne sont plus constantes et
évoluent lentement en fonction du temps.
Dans un cours précédent il
avait été établi une première formulation générale, celle des équations de
Gauss
où les seconds membres sont
petits.
2°) EQUATIONS DE
LAGRANGE GENERALES:
Dans le cas où
l'accélération perturbatrice g dérive d'une
" FONCTION DE FORCE F " ou d'un POTENTIEL U ( U = - F )
, c'est à dire que
Une transformation
classique canonique du système d'équations, utilisant les " CROCHETS DE
LAGRANGE ", que je ne fournirait pas ici, tant les calculs sont longs et
fastidieux, conduit à une formulation très symétrique du problème:
Les paramètres orbitaux
sont classés a , e , i , W
, w , M-nt.
Ce sont les équations de Lagrange, avec une matrice Mat(a, e,
i) antisymétrique, dont les coefficients ne dépendent que des éléments dits
métriques a, e, i contrairement à W, w, M qui sont appelés angulaires.
3°) REMARQUES:
Le lecteur a évidemment noté
la présence au dénominateur des variables e et i ( par le sinus ), ce qui ne
manque pas de poser problème pour les orbites quasi circulaires et plus encore
pour les quasi circulaires et équatoriales.
Des changements de
variables dites adaptées, permettent un meilleur conditionnement des équations.
Le lecteur est renvoyé au
cours sur les cas particuliers, où ces variables sont présentées. Nous donnons en II un
exemple d'utilisation des équations de Lagrange et de calcul d'une fonction de
force F ou du potentiel U.
4°) CAS DES ORBITES
CIRCULAIRES INCLINEES :
a) PARAMETRES ADAPTES :
a |
Demi grand axe |
ex = e cosw ey = e sinw |
Composantes du vecteur excentricité |
i |
Inclinaison orbitale |
W |
Longitude du nœud ascendant |
a = w + M |
Argument de latitude, avec M = j - e sinj |
b) EQUATIONS
DE LAGRANGE ADAPTEES :
Si vous en avez le courage,
avec des connaissances en calcul sur les dérivées partielles, du niveau du DEUG
ou des classes préparatoires, vous pouvez, partant des équations de Lagrange
générale, effectuer le changement de variables et former les équations
vérifiées par a, ex, ey, i, W, a pour trouver:
Ce problème s'intéresse aux
effets des harmoniques du potentiel terrestre liés à J2 et J3.
1°) POTENTIEL :
Nous rappelons l'expression
du potentiel de gravitation prenant en compte les 2 effets d'aplatissement
terrestre ( J2 ) et la forme de poire de la terre ( J3 ).
Les notations évidentes
donnent la partie képlérienne et les2 parties perturbatrices.
l désigne la latitude géocentrique du
point survolé par le satellite.
J2=1.083 10-3
J3=2.54 10-6
2°) POTENTIEL
PERTURBATEUR :
3°) MODELISATION DES EFFETS SECULAIRES :
On note q l'angle polaire ( anomalie vraie ) du satellite et
a, e, i ....les paramètres orbitaux
a) Expression en
fonction de q :
Vous utilisez l'équation en
polaire et la loi de latitude du point survolé pour obtenir Up(q)
b) Représentation des effets
séculaires :
A l'examen, vous constatez
que le potentiel perturbateur est une fonction périodique de q. Il y a donc:
Une partie constante , dite séculaire, représentative des effets à long terme |
notée Us |
Une partie périodique de moyenne nulle sur une période, qui décrit les effets instantanés à court terme. |
notée Um |
c) Calcul de Us :
Vous prendrez comme
variable d'intégration q.
Vous reliez q et t par la loi des aires.
Vous montrez que :
Tous calculs effectués,
vous arrivez à une partie séculaire de la fonction de force F = - Us qui vaut :
II APPLICATION AUX
ORBITES CIRCULAIRES NON EQUATORIALES :
NB :Dans le cas d'une orbite circulaire
e<<1, on développe F au deuxième ordre par rapport à l'infiniment petit e
et on introduit les 2 variables adaptées ex et ey. On
négligera aussi J3 devant J2 quand les 2 effets interviennent au même niveau de
résultat
a) Fonction de force F
Vous montrerez ainsi que :
b) Equations aux
perturbations séculaires :
En ne gardant dans les
équations de Lagrange que les termes linéaires en ex et ey, et moyennant de
poser les constantes :
Constantes de simplification d'écriture |
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Effets séculaires nuls sur a et i |
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( Equations A ) d'évolution séculaires de la longitude et de l'argument de latitude, montrant une dérive constante. |
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( Equations B ) d'évolution du vecteur excentricité, montrant un couplage entre les composantes. |
c) HELIOSYNCHRONISME ----> Exploitation des
équations A
Un satellite est dit
HELIOSYNCHRONE quand la ligne des nœuds dérive autour de l'axe nord-sud à la
même vitesse angulaire wS/T que le soleil autour de la terre. Consulter le cours dédié pour constater qu'alors le satellite survole le nœud
ascendant à la même heure locale à chaque révolution.
Les inclinaisons des
satellites héliosynchrones sont donc supérieures à 90°et vérifient :
HELIOSYNCHRONISME <===> |
i>90° |
Les satellites d'imagerie
spatiale sont notamment héliosynchrones ( et de plus phasés ), c'est le
cas de la famille SPOT gravitant à 7200.55 km
L'application de la formule
ci-dessus donne i = 98°.7
d)
ORBITES A PERIGEE GELE ----> Exploitation des équations B
On pose une nouvelle
variable complexe, affixe du vecteur excentricité e : e* = ex + jey
Le système B se réduit à
une seule équation, de solution simple :
Relation qui montre que
dans le plan complexe, le vecteur e décrit un cercle
Centré sur |
|
De rayon R |
Dans tous les cas le
vecteur parcourt un cercle et donc l'angle w est variable. Si le cercle
contient l'origine O, l'angle w varie de 0° à
360°, sinon il reste bloqué dans un intervalle.
Mais si l'on souhaite garder
w constant, il faut que le rayon du cercle
soit nul, ce qui suppose des conditions initiales précises et un blocage à w=90°.
Cette opération s'appelle
"GELER LE PERIGEE"
<===> ex(0)=0 & ey(0)=E
APPLICATION SPOT :
Dans le cas de SPOT la
valeur à choisir, pour geler le périgée est e=1.03 10-3
e) ORBITES D'INCLINAISON
i=63°.4
Il est clair que le système
B, montre que e reste constante si 5sin²i-4=0
soit i=63°.4 ou 116°.6, c'est la valeur de l'inclinaison qui est
choisie par les soviétiques, pour de nombreuses applications domestiques, dont
notamment les satellites Molnya.
On pourrait d'ailleurs montrer que pour les orbites elliptiques c'est cette valeur de i qui bloque w et permet de GELER le périgée sur son orbite. Voir exercice MOLNYA
Guiziou Robert décembre 2004, sept 2011